LE POÈME TRAVERSE
L'INSTANT
Le temps où s'étoilent
les souvenirs
Jusqu'aux confins du
silence
Le temps où s'étale
l'avenir
Jusqu'aux confins de la
présence...
Ce pas qui précède le
devant et l'arrière … :
Cet acte propulsé comme
par le vent … :
Un poème poussant les
grandes branches de l'instant
Dans un fleuve inamovible
… :
Un songe qui dit adieu à
sa forêt d'hiver
En racinant sur ses bords
… :
A jamais dansant
A jamais rythmant
Le possible
A la fleur des gens
Comme s'en épanouissant
Une écoute du lointain
Comme gonflée – liée
Aux cordes d'un voilier
Lancé sur les vagues …
Sentant venir le proche
Comme un volcan insurgé
Dans une grande levée
D'écume
Une page d'océan livrée
A ce seul amour qui
tienne :
Le bouleversement par la
tendresse
Et cette césure dans le
train des habitudes
Soulevant le passé comme
Avec l'après-coup
D'un événement …
L'embarqué au monde
Sur la page vive
Où rugit
Le futur
Au plein cours du couchant
-
Dans la veille jusqu'au
plus dense éveil
Faisant fi de la nuit
Qui attend
Une assomption des corps
Inondés par le haut feu
D'un jour qui prend fin :
Bouquet – arc-en-ciel au
format sérieux
D'une offrande qui prend
Lumière d'un pluriel
De Personne
Comme en une foule
A l’ajour sans promesse
Comme sur le terre-plein
D'une Humanité
Sans phare :
Ces associations libres
Jamais contrites
De se faire attraper
Par la raison des paroles
Qui découplent
Distance et mépris …
Ces paroles incendiées
par la solitude
C'est le poème qui les
prend
Pour partage
C'est le poème qui s'en
empare
Décuplant leur présence
Comme en un filet
Gonflé d'aspirations
soufflées
Par nos temps incertains
Au vide – au doute –
au manque
Répond ce « pas
gagné »
Par l'initial désir
Pour les seins vibrants de
la ville
Pour le ventre gonflé de
la ville
Où s'abjure le temps
triste
Des solitudes dévidées
De tout amour... :
Un pas – un acte
Dressé contre l'amertume
Voilà le poème qui
chasse
Sur le terrain conquis
Des fêtes à loisir
Et avec le rythme du temps
qui court
On apprivoise le sauvage
Des mots
Sans qu'il ne soit la
proie
Des enfilades de l'ombre
Dans un surfait de lumière
aveuglante
Juste étoilés : les
souvenirs
Juste entoilé le devenir
Dans le cours vivace
Des battements
De cœur
Comme dans une terre non
séparée du ciel
Comme dans une terre non
viciée
Par ses racines multiples
… :
Un poème qui court –
court
Sur ces racines
Sans jamais se presser -
Simplement à l'allure
D'un cheval
Galopant sur l'incertitude
Toute une sève montée de
la fièvre
Où s'agitent les
conséquences
Du pas :
Un penser Noël
Comme au feu d'un partage
Scandé – avec
La polyphonie des voix -
Par le silence
Qui se tait
Au creux de la sphère
immense
De leurs pensées …
Toutes ces voix où tourne
Le sens et l'essence
D'un futur
Surtout et même s'il est
suspendu
A l'anonymat dans la nuit
Advenue
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