Poème daté de l'an 2000
CE LIEU – QU'EST-CE LIEU ?
CE LIEU – QU'EST-CE LIEU ?
De ce lieu harassé de présence
La désir émietté machine
Un court-circuit de l'ennui
Mains oublieuses précipitées
A chaque levée de l'aléseuse
Accélèrent sans-cesse
Jusqu'au paroxysme
Dans l'ultime heure
En suspension constante
S'installe la mort de l'instant
Par sa démultiplication forcée
La blessure menace
Avec l'évanouissement
Du dicible
La mort se déplace
Dans l'ailleurs-ici
Qui usine le chez-soi
Avec les pièces-outil
Dévidant la pensée
La nature a eu lieu
Elle insiste encore
Au confluent
De ce qui entaille
Et de ce qui annihile l'âme
Dans ce temple rugissant
Métal limaillé des bruits
Assaille et alourdit
Au plus près des corps
Toute esquisse de parole
Toute pièce fracassée – découpée
S'exhibe en traces rapides
D'une dévoration en crocs aiguisés
Quelques sentinelles encagées
De la marche des mains
Rappelle où va le harassement
De la patience
Ce lieu où toute trace de soi
Aurait à s'effacer … :
Tout y est compté
Rien n'y est florissant …
Qui donc en perçoit les rumeurs ?...
Mille lieux prétendus prodiguer
Un bonheur comme contre-chant
Comme contre-partie de ce tord absolu
Mille lieux de fuite
Mille lieux fugaces
Mêlés – enchevêtrés
Où se conjuguent millions de traces
Tant insiste le silence sur
Un seul lieu
Et … Pourrissent – grossissant
Les flots de la distinction
Dans un pressoir de mort à vendre
Pour tout ce qui se voudrait singulier
Tant est exaltée l'imagerie tonitruante
De ce qui circulerait sans désastre et sans frein
A partir de ce lieu sans plus nom
Où gravitent des êtres
Invisibles
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