samedi 10 octobre 2020

L'Arbre A Résonance Poème daté du 1er janvier 2003 Repris le 18-01-2018



L’ARBRE  A  RÉSONANCE Poème daté du 1er Janvier 2003 Repris le 18-01-2018








Qu’en disant  : pâle émondé       à falloir
Serait-il    arbre    à raser           de savoir
Même sans nom à porter pour son deuil
Ne tenant  aucun froid corps à son seuil


Au sang neuf
Pas tout veuf

De feuilles disparues
Tient  quad-même à la rue

De maintes pluies
Renoue sans bruit

Tout  à l’an maintenant
Plein allant  mains tenant

En deux mille à l’an trois
Deux mille en plein   tout droit

Non de nom   ô  Pardon
Noué même   cloué même
Platane est aussi don
D’ombre pour tous  qu’il aime

Au vrai n’est  pas laid tant
Sème aux pas haletants
Tous ces sons qui résonnent
En pente qu’il arraisonne
Tous ces fils de lumière
Qui ont connu les guerres


Voyez ces cœurs marqués                aussi tendre à son bord
                                              
A   l’écorce craquée                        qu’il  ne peut avoir  tord

                                        
    Même si fut tirée             ça a  vrillé en vain         Tue la vue mais retisse
Cette foudre artifice            La chair tenue au vin       Les traits chantants - le bruit
                                       d’une nuit  étirée

                                Pour lui   frais   sans renom
                                Qui - au brillant -  dit non

Du labyrinthe  en  murs             Leur eau prise à la ronde       Là dans sa halte  est-ce
Tu demeures au futur                 Si ivre en airs  du monde      Est-ce en silence qu’il gobe
                                                                                            Cette lune  à  sa  robe
                               Lui  si haut en finesse
                               La sachant si cachée
                               Au paravent  déhanché        
Et ascète  au bon nid
Et  saint au nom honni
                                       Platane   platane


 Veut  -  Se rêve                                           Plus  tout jeune
Être         roi                                          Pourtant         jeûne
      O  sans toit                                  Sans aumône
          Ni relève                               Tient  le trône
                            Explosant  fixe
                            En croisées d’X

Lors il médite en plis
Et - encore - se déplie

D’ailleurs - si sonore et bruissant
Qu’il - ô  Sans son vert port luisant
                            Se dépièce à sa lune
                           En bien  peu  de vraie tune

Lui
    Tant-pis
          Si
            Deux pies  lui volent son  haut vol
Tout en proie
A sa croix
Sait l’étroit
Casser droit

      Et les pierrots tous   rêvassant
      A lui - ô  Depuis acquiesçant
Lui qui luit
Dans la nuit
Se haussant        s’assurant
Tient tête
Aux tempêtes
Qui  ravinent
Aux racines
Et s’affine
A une lime
Pare au sang      des errants
Ici reste          tout en geste

Lui le pâtre
Se met en quatre
Du droit passant
Évanescent
A  la lumière
Contre la pierre


Et nul berger
Dans sa  vraie toile
N’est  bien âgé      
Cœur à l’étoile

Platane   platane
Ramifie en obliques
Comme tout en musique
Rissolant à la lune
Avec aucune tune
Sis à ses régiments
Alignés sous l’argent
Qui même ne dénoue
Ni même ne dément
Les pas heurté des gens 
                        C’est lui qui reluit                Et déroule
                      Là -   les  ombres                       Toutes en nombre 
                        A    son tronc                        Aussi rond
                        Qu’alors -saoules -           S’en vont et s’enfuient


Et  ceint qu’en ses lances
Scellées au silence
Il bouge  -  entre en transe
Quand l’éclair   le  tance




                        Vrai - il le sait  laid
                         Tout  le faux parler                         


Tout épris à l’eau
Il  la   sent
S’en ressent
D’ailleurs
A  l’heure
Quand se colle à sa peau
Le vrai homme  d’hiver
Il le sait si  Sisyphe
Qu’à son or incisif
Tempère  au corps la pierre
Liée  sans  y paraître
Au bien de tout son être

Il le sait si bien d’ailleurs
Que laissé tout-à-l’heure
A son vif sang  resserre
Sève  aux maisons qu’il serre

 Pourtant  qu’à l’or mort    - là -  qui tremble aux liens
Lui - sans feuilles au corps - là  -   ça  semble   bien


Aux hauteurs - tant et tend
Fuit-il vraiment ces temps ?
Dans son tronc non caché
Pourtant si peu haché
Haut n’est pas relâché
N’est pas si déhanché
Que livré aux fumées
Il n’essaye de humer
Rissolant les couleurs
Avalant les odeurs

Mais le sait-on jamais
Était-il désarmé
Quand - par le vent s’ôtaient
Tous ses moufles
De ses doigts tout aux toits :
Tout    son souffle
On le sait pour l’instant :
Non scié - patientant

Sous l’élan de la bise
Soulevant son étai
Il se noue aux incises
Pour aller à l’été

Il sait - épris pour l’homme
Si dessous sa couronne
Les sons ne virent plus
Qu’alors il ne plaît plus


O  lui  sec - froid aux pluies
Et qui a mal relui
Depuis le gel du temps
Donc si peu enchantant
A l’œil et aux oreilles
Pour les seuils et pour les veilles
Là - ces gens qui s’entêtent
A l’oubli  et aux fêtes
Frisent   l’instant sans voir
Qu’après ils broient du noir

  Hors blé sûr - lui moissonne
A ras l’eau - ne  s’assomme
Pas aux ultimes rixes
Des  passants qui - eux - crient
Après a    voir tant ri 
 A la lune il se fixe

Là - vieux soldat roué
Il roule tout  noué
Les écorces du temps
Qu’il envoie patientant
A la lèvre de la rue
Pour qu’elles se diluent
Dans le sang des bohèmes
Que par sa peau il sème

Aux ombres sans soleil
Passe encore à la veille
Lui qui assise en terre
Le savait qu’il s’entaille
Tout à l’heure au travail
Hombre   vertus au vert  ! 


                         Ici aux traces
De  neuves eaux  fortes
Au millénaire
Que lampa d’air
L’ambre des portes
 
Ciselant   place



Et là même  le bois neuf
Tout vidé de son stuff
Nage en stuc d’acajou
Figé aux joues qui jouent
Dans rue ivre  en sueur
Qui passe à sa   lueur
Au guet
Si gai
Le souffle d’autres arbres
S’asphyxie dans le marbre


Et de la sorte
Non abaissé
Oui c’est béat
Mais sans céder
Tout le temps  là
Qu’il a brassé
Tout l’art aux dés
Jetés aux portes


Quand bon an - mal an
Ceint quant au ligné
Si près en sa hotte
Platane se prend
Tout souligné
Là dans les bottes
Aux brefs cadrans
Tâche  aux talents
De tout reprendre :

Nef - vagues  au son
Nectar en cendres
Anse des vrilles
Piques  d’éclair
Mouches de ville
Lucioles en l’air


Et le tout si saillant
Pris juste dans le  vent
Quand soupe l’horizon
 Au reflet naufragé
Aux rigoles encagées

L’ocre jaune  des fêtes
Lui remonte à la tête



Mais n’est vraiment de marbre
Ce si beau gréement d’arbre
Brassant  le jeu sérieux
Suspendu même aux  yeux
Avec lui  même  mieux
Être alors en son  lieu

ça ne l’effeuille plus
Cent maux quand il a plu


C’est encore lui qui s’ensonge
De par son cœur qui le ronge
Si on a faim de savoir
Où et quand - en quel vouloir
Le  monde roué lui    mange
Si à ses trous ça s’arrange

De la    ronde aux plein minuits
L’essentiel  Est-ce qui luit
A l’émoi  donc aussi
N’est plus vraiment rassis
Qu’allant tout dépassé
Les courants du passé
O dés-lors  retrouvé
Au jeu sache rêver
Là en veille  et autour
Souffler comme une tour
Allé rocker   en roi
Ce qui ne tient qu’à  toi
Arbre   piquant au  cœur vu
Mettre en échecs   le  su


Dame  à la main
Danse  en témoin
Pour lendemain
But main pour  maints


Qu’encore la finesse
En sa halte renaisse :
Pour aimer bien les fleurs
Tout attendre vers  l’heur

Sachez le à l’émoi
Allez avant le mois
Aux dés que tout raconte
Ça ira sans éponte
Le désir de  tout art :
Arbre de part en part
Même si tout en vie
Haït  la  belle envie


Platane  platane
Soustrait à l’horloge
Qu’il suit dans sa loge
Il tient  au carrefour
A tendre au temps qui court


Mais n’est pas si sourd
En émois  : vœux lourds
A plier la loi
Verrait bon aloi
Et   - ô Pas en rien -
Saurait bien  en corps
Soleil à ses feuilles
Froisser  un peu l’or  jusque sur les seuils



Mais bien tenus liens
Corps  branchés  branchés
Qui  - noués  penchés
Moins  seuls - sans complainte
Déhancheraient   crainte
Pour fraîcheur qui mord
Tendent  ce qui tord


Allons donc au pas
Mettre tout au vert
Pour qu’en un grand tas
La chanson resserre
Le temps de l’arbre
Si noué  au sabre
Du temps de tout homme
Sans qu’elle ne s’assomme


D’ailleurs il suffit
Qu’à lui on se fie
Aller à la fête
Qu’elle vienne en tête

Se met en quatre
Le bon vieux pâtre
Froissé au vent
Bien en avant
Et chuchote - il
Le cœur bien en ville
N’est pas dévot
Pour l’or du veau




Tout  à toi cet émoi
Au silence d’hiver
Distanciés : toits divers
Vois bien : dans quelques mois
Ses branches bien vrillées
Connaissent  l’ouvrier
 Pas de  culte  portant
En cet occulte temps
Rivé neuf  tout au temps
Veille pour le printemps

En ondées  le suprême
C’est là don que l’on aime
Déliant bien son tout

Et passant tout à coup
Vois encore en  envois
Verticale en sa voix
Une âme sans relique
Fait battre ondes en musique


Oui l’arbre assez  tique  à sa touche
Quand le vent hurle dans sa bouche


Forcé ainsi à l’art
Il le redonne à part
Passant tout en lumière
Passant tout fin aux pierres
Les sons et  le silence
Patience et impatience
Les saisons et les guerres

Et  là pose sa paix
Quelqu’un pour la happer
Un peu soustrait du monde
Comme éperdu - il sonde
S’accordant au désir
Ne joue pas le beau sire
Plante là  le décor
Tout en corps et encore
En  cent comme en  deux mille
Toussant la pluie en ville
Il songe là  tout pile
Son destin sur ses cils

Son air est sans raison
C’est son nerf la  maison



Platane - si tu t’embêtes
On te rase la tête
Reste là  toi   - au vent
Reste là  toi - si savant
Attention
Pour passion 

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